
Ces alambics feux nus (dits aussi « à tête de Maure ») sont issus du tout début de l’épopée « Lavande » en Haute Provence, vers 1750, et ce, jusqu’aux premières années 1900.
Ce sont de rares témoins de la distillation, bien souvent installés sur le lieux même de la cueillette de la lavande sauvage, nécessitant une petite source ou un petit ruisseau pour assurer ses besoin en eau.
Surveillé et tenu bien souvent par le Grand-Père, 3 heures pour distiller une passée (ou bouillie) de 150 à 400 litres pour les plus gros. Juchés sur des trépieds, les fleurs baignant dans l’eau, très peu de surface en contact avec le foyer, beaucoup de déperdition de chaleur, énormément de bois était nécessaire pour la conduite de leur chauffe, ce qui n’arrangeait pas les rares forêts qui étaient déjà gravement atteintes par la sur-exploitation qu’elles subissaient. (Chauffage domestique, pastoralisme, fours de boulangeries, tuileries, fabrication de charbon de bois, etc).
Pas très pratique dans son chargement et surtout pour son déchargement, ces appareils devaient être couchés, une personne devant extraire (difficilement) à la fourche croche toute la paille brûlante!
De plus, aucun système de joint n’étant présent, l’étanchéité entre les parties, était réalisée à base de cendre ou de terre glaise gâchées en mortier appliqué à la truelle. Ce joint devait être refait à chaque chargement.
Ils étaient rarement la propriété du paysan qui s’en servait, mais bien souvent loué à un distillateur, voire au pharmacien voisin, qui en possédait quelques fois toute une « flotte ».
Ces alambics pouvaient aussi être installés en batterie, pour des chantiers de coupe plus importants ou bien parce que le distillateur prestataire, venait avec sa « flotte » d’appareils, s’installer près d’une grosse source ou d’un cours d’eau.
A cause de sa propre conception, ces alambics ne produisaient pas une essence de la plus haute qualité, loin de là!
Feux tombé (si le grand-père s’était endormi..) puis coups de feux, pour rattraper le retard.. Longue distillation de trois heures qui abîmait les plantes, pas de grille protégeant les fleurs du fond brûlant de l’alambic, col de la cucurbite très resserrée qui empêchait un chargement et déchargement aisé et rapide.
Alambics de ce type que je suis arrivé à rassembler;



Variante de l’alambic Maure, avec volute:

